Ce qu’on éprouve de loin

Création


Façonner de nouveaux rituels


Je suis persuadée qu’il nous faut trouver des perspectives nouvelles, un nouveau terrain sur lequel se mouvoir.

Je suis persuadée qu’il faut façonner un nouveau mode de proximité, avec de nouveaux rituels.

Voici une proposition née dans le contexte du coronavirus, de la contrainte que nous connaissons.

Sans se voir ni s’entendre ni se toucher


La télépathie vient du grec tele (loin) et patheia (ce que l’on éprouve). Ce mot désigne un partage d’expérience entre deux personnes qui ne peuvent se percevoir mutuellement. On parle aussi de « transmission de pensée » mais il ne s’agit pas de « pensée », au sens strict.

Vous ne me connaissez pas. Je suis une artiste anonyme. Comme beaucoup d’autres, j’ai vu la majorité de mes activités – et de mes revenus – disparaitre en quelques jours. Et ce pour un temps indéterminé.

Je me suis demandée comment être en contact avec vous, cher public, spectateur.rice.s, auditeur.rice.s, participant.e.s, élèves. Je me suis demandé comment partager une expérience ensemble. J’ai cherché une alternative aux réseaux sociaux, visioconférence, courrier électronique, téléphone et autres moyens de communication numériques nécessaires et abrutissants à la fois.

Aujourd’hui je vous propose un tête-à-tête avec moi, sans se voir ni s’entendre ni se toucher. A la même heure exactement, on va « s’éprouver de loin », selon un protocole partagé, avec un emploi du temps précis. Chacun.e dans nos chambres respectives, dans nos cuisines, nos jardins, nous nous connecterons, nous ferons fi de la distance qui nous sépare.

Une séance dure 45 minutes et s’adresse à une seule personne à la fois. Les séances laissent des traces (textes, photographies, audios) qui sont ensuite partagées sur un blog accessible à tout le monde.

Besoins techniques


espace un endroit calme (dans ton salon, dans ton jardin, dans un parc…)

matériel un chronomètre, un appareil photo, de quoi écrire