La chambre d’écoute

Dans la Grèce Antique, “Asklepion” désigne un complexe de chambres de guérison. Dans la culture étrusque, le “Templum” est un espace séparé du reste du monde, un poste d’observation, où des rituels sont pratiqués. Dans la culture mésoaméricaine, le “Temascal” est une hutte à sudation fréquentée par des personnes malades et des jeunes mères. Dans l’Irlande médiévale, les poètes sont amenés à passer plusieurs jours dans une chambre noire avant d’écrire. La “chambre sourde” dont John Cage se servit – une pièce dans laquelle aucun son extérieur ne peut entrer et aucun son produit au sein de la chambre n’est réfléchi – fut un moment clé dans ses recherches sur le silence.

Ce sont des endroits qui, par leur architecture, leurs conditions esthétiques et les rituels qui y sont pratiqués, guérissent l’âme et le corps. Comment ces différents environnements viennent-ils changer notre état de conscience ? Qu’est-ce qui détermine la puissance d’un rituel de guérison ? En quoi l’expérience collective de ces rituels les rend-elle plus efficaces ? 

La première étape sera d’en apprendre plus concernant les pratiques performatives et leurs conditions au sein de différentes traditions de guérison. A partir de cette première recherche, nous expérimenterons l’acoustique, la luminosité, la température et les mouvements, afin d’incarner nos découvertes. Cela formera une constellation de références qui nous mèneront, plus tard, à la création d’une œuvre, multidimensionnelle (architecture, son, performance, etc.) et bénéfique pour le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui.